A l’ombre du tilleul un jour de juillet de l’an de grâce 2018,
Chères magiciens et magiciennes,
« Ce qui ne me passionne pas m’ennuie » disait Sacha Guitry.
J’ai goûté à l’ennui plusieurs semaines. Je savais que mon au revoir n’était pas un adieu mais je me devais faire l’expérience du manque non pas avec la tête mais sentir dans ma chair ce qui m’est essentiel. Et comment ressentir en soi l’essentiel si ce n’est par le manque ? Le jour ne peut se concevoir qu’en lien avec la nuit, la guérison avec la santé, la mort avec la naissance. Tout va par deux dans ce monde non ? L’ombre et la lumière … ah et comme j’y ai goûté à cette ombre, cette partie de moi que je n’ose révéler et qui me freine, m’empêche, me cloue au sol. Qui de nous n’en a jamais fait l’expérience ? Qui ?
C’est sans doute pour cela que j’aime tant ce travail du clown. Parce qu’il se joue de notre ombre, il nous réconcilie avec notre obscurité pour que tel le Phoenix la lumière jaillisse.
Il m’a fallu la puissance de mon ombre afin de ne pas m’égarer ou plutôt de ne plus m’égarer. Il m’a fallu l’ennui pour toucher la passion. Aujourd’hui cette ombre n’est plus une ennemie à combattre mais cette alliée incontournable qui me permet à chaque instant de me rappeler que la Vie, que ma Vie est précieuse et qu’il est attendu que je me tienne debout et que j’allonge le pas ; comme il est attendu que tu te tiennes debout et que tu allonges le pas. Marchons ensemble si tu veux et illuminons de nos lanternes intérieures les chemins de pénombre. Comment me diras tu ? En osant, en prenant la parole, en nous cassant la gueule, en nous relevant, en brandissant cet étendard « je suis vivant » ... et en faisant de nous des porteurs d’espoir et des semeurs de Vie.
Ayons la passion … ayons la passion.
Rejoins-moi quand tu voudras, le Conservatoire des Arts de l’Etre ouvre à nouveau ses portes…
Passionnément vôtre.
Mâ
Maîtresse de cérémonie du Conservatoire des Arts de l’Etre